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Faire parler l’éléphant dans la pièce : une clé pour lever les non-dits en formation

Et si on osait faire parler l'éléphant ?

Il arrive, dans certaines formations, qu’un malaise flotte dans l’air sans jamais être formulé. Tout le monde le ressent… mais personne ne le nomme.
C’est ce qu’on appelle l’éléphant dans la pièce : cette tension implicite, ce non-dit collectif qui freine les échanges, plombe l’ambiance et sabote parfois le processus d’apprentissage.

J’ai appris, au fil des années, que savoir faire parler l’éléphant, ce n’est pas une coquetterie pédagogique. C’est un acte de lucidité et d’humanité.
Mais ce n’est pas toujours simple. Et j’en sais quelque chose…

Qu’est-ce que l’éléphant dans la pièce ?

Une métaphore parlante pour désigner les non-dits

L’image de l’éléphant dans la pièce évoque ces sujets que tout le monde voit (ou sent), mais que personne n’ose aborder :
– un conflit latent,
– une dynamique de groupe déséquilibrée,
– un sentiment d’injustice ou d’exclusion,
– une résistance silencieuse…

Pourquoi cette image est-elle si puissante en pédagogie ?

En formation, ces éléphants invisibles prennent une place considérable. Ils occupent l’espace mental des participants, empêchent la concentration, et créent une ambiance de faux-semblant.
Faire parler l’éléphant, c’est ouvrir la porte à une parole plus vraie, plus fluide, plus utile.


Les effets des non-dits sur un groupe en formation

Tensions implicites, freins à l’apprentissage

Les non-dits peuvent saboter une dynamique collective, même quand tout semble « bien se passer » en surface. Ils génèrent de la méfiance, de la retenue, voire du retrait.

Quand le climat pédagogique se fige (exemples concrets)

Un participant qui boude.
Un formateur qui se sent déstabilisé.
Un sujet évité systématiquement.
Un humour acide ou un silence trop appuyé…

Autant de signaux faibles qui méritent d’être explorés.


Comment reconnaître qu’un éléphant est dans la pièce ?

Signaux faibles à repérer

Les regards qui fuient.
Les silences plus lourds que d’habitude.
L’ambiance « tiède ».
L’humour grinçant.

Ce sont souvent des indicateurs émotionnels précieux, que l’on apprend à décoder avec l’expérience et l’écoute fine.

L’importance de l’écoute émotionnelle du groupe

Cela suppose de se mettre à l’écoute au-delà des mots : observer, ressentir, s’autoriser à sentir ce qui dérange. Et surtout, ne pas balayer trop vite l’inconfort.


Que veut dire « faire parler l’éléphant » en pratique ?

Créer un espace de parole sécurisant

Faire parler l’éléphant, ce n’est pas désigner un coupable ni chercher un responsable. C’est créer les conditions pour que la parole soit possible. Cela passe par un cadre clair, une posture empathique, et parfois… juste une phrase bien placée.

Exemples de formulations utiles

  • « J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qu’on n’ose pas dire. Est-ce que ça vous parle ? »

  • « Je ressens une tension dans le groupe. Est-ce qu’on peut en parler librement ? »

  • « Peut-être que je me trompe, mais j’ai la sensation que quelque chose coince. Vous aussi ? »

Ce que cela change dans la dynamique d’un groupe

Quand l’éléphant commence à parler, les visages se détendent.
Le groupe respire à nouveau.
L’authenticité revient.
Et souvent… l’apprentissage reprend.


Ce que j’ai appris de mes propres expériences

Quand j’ai réussi à faire parler l’éléphant

Certains souvenirs restent marquants : un groupe tendu, un mot que je pose, un silence, puis une vague de soulagement. L’expression d’un ressenti profond, sincère.
Et un lien nouveau qui se crée.

Et quand… je n’ai pas réussi

Mais il y a aussi eu des fois où je ne l’ai pas fait.
Par peur. Par doute. Par crainte de déranger.
J’ai senti qu’un blocage était là, mais je n’ai pas osé. Ou je n’ai pas su comment l’aborder.

Et je l’ai regretté. Pas par perfectionnisme. Mais parce que j’ai vu que le groupe restait figé. Que rien n’avançait.
Ces moments m’ont appris que l’authenticité se travaille. Et qu’elle commence par la mienne.


Pourquoi cette compétence est précieuse pour un formateur ?

Un levier de confiance et d’authenticité

Faire parler l’éléphant, c’est oser aller là où ça gratte, avec respect et bienveillance.
C’est une preuve de courage, mais aussi de professionnalisme.

Une compétence émotionnelle aussi utile qu’un bon support

On parle souvent de techniques d’animation, d’outils digitaux, de supports visuels.
Mais parfois, ce qui fait la vraie différence… c’est la posture humaine du formateur face à l’inconfort.


Comment s’exercer à cette posture dans sa pratique pédagogique ?

Techniques et postures concrètes

  • Faire un “tour météo” en début ou fin de session

  • Poser des questions ouvertes régulières

  • Ralentir le rythme quand une tension est perçue

  • Mettre des mots sur son propre ressenti, sans projection

Outils pour faciliter l’expression collective

  • Le “cadre de sécurité” co-construit avec les participants

  • L’écoute active (vraiment active)

  • Le recours au visuel ou au métaphorique (carte émotionnelle, objets symboliques…)


Pour aller plus loin

Lectures inspirantes :
La Communication Non Violente de Marshall Rosenberg
Conversations Cruciales de Patterson et al. (sans parler d’éléphant, mais en lien direct)
Communication non violente  Manuel de Communication Non-Violente: Guide pratique d’exercices individuels et collectifs Broché de Lucy Leu

Podcasts :
Le Podcast de la formation 

Formations En lien avec le sujet : 

Mini formation Soft Skills

Et si on osait faire parler l’éléphant

SophieTurpaud Administrator
Formatrice & Community Manager freelance : Expert Pinterest, Relation Client et Pédagogie. Créatrice et animatrice du Groupe « Veille Pinterest Francophone » sur Facebook. Vous pouvez me trouver sur Pinterest et Twitter @sophieturpaud
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