La métaphore de la grenouille appliquée au monde de la formation
C’est quoi cette métaphore ?
La fameuse métaphore de la grenouille illustre à merveille les dérives lentes et insidieuses auxquelles nous nous adaptons sans même nous en rendre compte.
Plongée dans une eau tiède que l’on chauffe doucement, la grenouille ne saute pas. Elle s’habitue. Elle reste. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Dans le secteur de la formation professionnelle, cette image prend aujourd’hui une résonance particulière.
Les formateurs, ces grenouilles passionnées dans une eau qui chauffe
La lente dérive vers la précarité
Peu à peu, les missions se raréfient, les tarifs stagnent, et les conditions s’érodent.
Le formateur accepte un tarif plus bas, puis une mission non rémunérée pour « se faire connaître », puis une autre « pour la visibilité »…
La température monte lentement. Et beaucoup finissent par trouver cela normal.
L’inertie du système
Les organismes de formation s’épuisent à courir après les labels, les indicateurs et les certifications.
Pendant ce temps, la créativité pédagogique recule, l’innovation se heurte aux contraintes administratives, et le sens même de la formation s’effrite au profit de la conformité.
On s’adapte, encore et encore… parce que tout le monde fait pareil.
L’usure des professionnels passionnés
Les formateurs sont portés par la transmission, l’envie de faire grandir, de déclencher des déclics.
Mais à force de s’adapter, de se battre pour exister dans un système de plus en plus contraint, beaucoup s’épuisent en silence.
La passion brûle toujours, mais l’énergie s’évapore doucement dans la vapeur.
Les dérives douces mais bien réelles
Les dérives ne viennent pas d’un choc brutal, mais de micro-renoncements répétés :
une fiche à remplir, un délai réduit, un tarif à revoir, une liberté de conception restreinte…
Chaque fois, c’est « juste un petit effort ». Jusqu’à ce que la pédagogie, l’humain et la créativité deviennent secondaires.
Et pourtant, j’aime profondément ce métier
Je l’avoue : j’adore mon métier de formatrice.
Pour son volet créatif, parce qu’il me permet d’inventer, de concevoir, de jouer avec les idées.
Pour son volet humain, parce qu’il me relie à des parcours, des histoires, des transformations.
Mais même en fin de carrière, car j’ai 61 ans, je regarde cette métaphore de la grenouille avec inquiétude.
Non pas pour moi — j’ai sauté plusieurs fois de la casserole ! — mais pour vous, mes pairs, pour toutes celles et ceux qui continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes dans un environnement qui chauffe doucement.
Conclusion : surveillons la température ensemble
La grenouille ne meurt pas d’un excès de chaleur, mais d’un manque de vigilance.
Le monde de la formation n’en est pas là, mais il frémit dangereusement.
Alors, gardons nos capteurs d’empathie, notre lucidité et notre humour — c’est encore la meilleure manière de sauter avant de cuire dans notre passion.
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